amérindien - 3 mars 2016
Les héros victorieux de ces romans sont des Européens: ils sont encore plus rusés que les Indiens. La raison en est simple: l'auteur est européen et il écrit pour des Européens. Sur le terrain, les Indiens sont exterminés. On montre leur intelligence mais ils ne peuvent gagner dans le roman s'ils perdent toujours dans la réalité. D'où l'apparition romanesque de ces super Européens encore plus rusés.
La ruse ce n'est que la différence de mode de production et le développement de la démographie qu'il entraine: démographie du mode de production humain pour les Indiens - quelques millions d'humains - contre démographie du mode de production industriel pour les Européens - plus de 7 milliards d'humains aujourd'hui.
Éthologie 2
Éthologie 3
Autour des Européens, gravitent des Indiens. Des amis, des ennemis et des personnages incertains. Il y a plus d'opposants que d'amis. Le romancier attribue cette opposition systématique à une caractéristique intrinsèque de ces peuples, une tare. C'est une erreur. Car les Européens sont en train d'envahir l'Amérique du Nord pour s'en emparer complètement. S'il faut parler de nature intrinsèque, de quel côté est la méchanceté totale? Les Européens actuels, bien établis dans ces contrés et après en avoir quasiment éradiqués les populations locales s'étonnent lorsque ceux-ci énoncent à cette époque que ces territoires leurs appartiennent. La raison du plus fort n'est pas du darwinisme social mais la conduite normale des hommes les plus forts.
Les Indiens décrits par le romancier ont en outre des mœurs cruelles. Ils scalpent les vaincus, ils en retirent la peau avant de les tuer ou ils sacrifient un grand nombre d'ennemis lors de leurs fêtes religieuses. C'est en réalité un argument a postériori pour justifier leur éradication des Amériques. Les Indiens sont dans le mode de production humain, celui des chasseurs cueilleurs qui a existé chez les Eurasiens jusque 10 000 ans avant aujourd'hui. Les Eurasiens agissaient en ces temps lointains comme ces Indiens entre le XV° et le XVIII°s. . Mais il n'y a aucune trace matérielle ou écrite de ces comportements. Bien au contraire, les Européens inventent un lointain passé où il y avait égalité entre les humains, égalité entre les hommes et les femmes et bonté générale. Rien de neuf sous le soleil. C'est au nom du Petit Jésus si bon et si charitable qui mourut sur la croix que les Colomb, Cortes et Pizarro coupent les mains des Indiens qui n'apportent pas suffisamment d'or. Technique reprise par le bon roi des Belges, Léopold II, au XIX° siècle, quand les paresseux congolais s'occupent plutôt de leurs champs que de la sève d'hévéa qu'il les oblige à lui livrer pour payer les impôts - de fait une rançon à lui, cet envahisseur gangster. Mais Bruxelles bruxelle et tout le monde oublie ces mauvais rêves.